Le Pensionnat Maryoku... C'est ainsi que se nomme ma destination. Ou plutôt devrais-je dire, ma nouvelle maison. Je marchais sur le chemin, derrière moi l'océan, la guerre, ma défunte famille. En un mot : ma vie. Et devant moi, eh bien rien. Enfin si : il y avait des arbres gigantesques, des parcs, des magasins...une ville flottante. Mais pour moi, cela n'étais rien, appart un minuscule bout de terre sur l'immense océan. Perdue dans mes pensées, je continuais d'avancer, ne faisant même pas attention à ce qui se passait autour de moi. Je me fichais des enfants qui jouaient dans les airs de jeux, je me fichait des groupes d'amis qui rigolaient ensembles. Je me fichait de tout. Je voulais juste que l'horreur qu'était ma vie s'arrête... Je me retournais, faisant face à la grande étendue bleue.
*Est-ce que ça vaut vraiment le coup..?*
Un instant j'envisagea de faire demi-tour et de tout abandonner. Mais quelque chose d'étrange m'en empêcha : l'odeur du sel marin me parvenait, alors que trop loin de la plage.
*Sûrement le vent.*
Et puis ma tête se mit à tourner. Je perdit l'équilibre et tomba au sol, ma petite valise se renversant. Le contenue s'en échappa : un porte-monnaie très peu rempli, quelques vêtements, une brosse à cheveux, une à dent et un tube de dentifrice. Avant de m'envoyer sur le bateau, les gens qui m'avaient trouvé, me donnèrent le nécessaire pour vivre et m'avait dit que j'achèterais d'autres affaires une fois sur l'île. Encore un peu étourdie, je me mit à ramasser tout ça et à le remettre dans la valise. Je me releva difficilement et m'appuya contre le banc en fer, près de moi.
*Mais qu'est-ce qui m'est arrivé ? Je dois vraiment être mal en point...peut-être qu'ils auront quelque chose contre les vertiges, au pensionnat...*
Je reprit donc mon chemin vers ce fameux pensionnat.
Un petit quart d'heure plus tard, j'arrivais enfin devant les portes de la pension. Grandes, elles était en fer forgée marron et bien évidemment, fermées.
*Ça ne servirait à rien de frapper*, me dis-je en regardant aux alentours. *Peut-être y-a-t-il une sonnette*.
Mais non. Il n'y avait ni sonnette, ni poignée pour frapper "un peu plus fort" qu'avec mes petits points. Alors je fit ce qui me sembla bête, vraiment bête, sur le coup : je poussais tout simplement la porte. Et miraculeusement, celle-ci s'ouvrit. La vue qui s'offrit à moi était...magnifique. Une grande cour décorée de fleurs de toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les sortes. Les arbres étaient coupé de façon à former toute sorte de choses : des clés de sol, des fontaines, des animaux, des étoiles filantes... C'était tout simplement magique. Une longue allée de gravier menait à une immense bâtisse avec une plus petite porte, cette-fois ouverte. Je me dirigeais vers celle-ci et entra.
L'intérieur était aussi impressionnant que l'extérieur. Les murs était décorés de fresques, des plantes d'intérieur étaient disposées un peu partout dans le hall et des rayons de soleil éclairaient toute la salle, se réfléchissant dans les cristaux du lustre pendu au plafond. Je remarqua rapidement qu'un panneau indiquant ACCUEIL était placé de façon à être vu par tout le monde.
*C'est là que je trouverai toutes les infos dont j'ai besoin*.
D'un pas décidé et assuré, je me dirigeais vers le comptoir. La responsable était au téléphone et ne me vit pas arrivé. J'appuyais alors sur la petite sonnette portable, posée sur le rebord, ce qui la fit sursauter.
- Non mais ça va pas de ma faire peur comme ça ! me dit-elle en mâchant son chewing-gum.
- Excusez-moi je..., commençais-je avant qu'elle ne me coupe.
- Oh la la ! Si tu savais ce que je dois endurer en remplaçant la responsable !
*Ah, apparemment elle continue sa conversation*.
J'attendis quelques minutes, pensant qu'elle allait raccrocher pour s'occuper de moi, mais non. Elle continua à parler et a mastiquer son chewing-gum de manière grossière. Je commençais à m'impatienter. Puis je ressentis à nouveau quelque chose de bizarre, comme tout à l'heure. Mais cette fois-ci c'était différent : c'était comme si la colère montée en moi et que je n'arriverai pas à la contrôler. Sans réfléchir, j'attrapais le combiné et raccrochais.
- Eeeehhh ! s'exclama la jeune femme.
- Vous aurez tout le temps de discuter avec votre ami(e) plus tard. Pour l'instant vous êtes au comptoir de l’accueil, ce qui signifie que vous devez vous occuper des clients. Ici, en l’occurrence moi. Alors s'il vous plaît, faites vite.
- Oui bah ça va ! Pas la peine d'être agressive ! Vot' nom c'est quoi ?
- Euh...excusez-moi...je ne sais pas ce qui m'as pris...je suis plutôt lunatique et en ce moment c'est pas la forme vous savez...
En voyant les yeux rond qu'elle me faisait, je préféra passer à l'essentiel :
- Shimisu. Je m'appelle Kita Shimisu.
Elle chercha sur une des listes sur son bureau plutôt mal rangé.
- Shimisu...Shimisu...Shimisu ! Sayez je vous ai trouvé ! vous avez la chambre 01. Voici vot' clé.
J'attrapais l'objet qu'elle me tendait.
- Merci.
- Ouais ouais...
*Ok...bon alors les dortoirs c'est où ?*
