[hors RP] Toute la magie du quartz... [PV avec Daichi]

Maintenant que je connaissais un peu mieux cette île bizarroïde je me permettais de sortir à cette heure ci, histoire de me libérer de toute cette animosité animant mon âme.
Certes il faisait nuit mais je continuais à marcher le long de la route. J'avais pu admirer le coucher de soleil, si beau. Cela faisait des années que je n'avais pu le contempler, à cause de la belligérance des lieux.

Il était 21h01 et le soleil avait fini sa révolution. La lune, de sa pâle lumière, donnait toute sa poésie à la plage se dressant devant moi. Les vagues semblaient sorties des contes et paraissent d'argent massif. Je décidais alors d'aller les contempler de plus près, histoire de voir pour la première fois de ma vie, la mer sous ce point de vue. Retirant mes sandales, je reposais mes pieds sur le sable encore chaud. Ces micros crains de quartz me chatouillaient la plante du pied. C'était une sensation amusante et agréable.

Mes pieds se posèrent par la suite sur le sable mouiller, plus froid. Par le suite, voilà que je pénétrai dans l'eau de l'immensité bleue. L'eau salée était douce, un petit vent chaud passait dans ma nuque et sous ma courte chemise blanche... ce qui avait pour don de m'apaiser grandement. Des gouttes d'eaux s'éclataient sur mes jambes laissaient nues par mon short en toile blanche, lui aussi.

Mes pieds s'enfonçaient peu à peu dans le sable devenu brun. Bientôt, je ne voyais plus mes orteils, puis ma cheville. Cela m'amusait beaucoup mais bien vite, je ne pus plus prendre appuie et continuais à m'enfoncer inexorablement. Il ne me restait plus qu'à pourrir mon short en m'asseyant sur le sable détrempé. Chose que je ne voulais pas faire pour le moment, trop occuper à me détendre, à contempler les étoiles... à me détendre.

J'avais réussi à m'échapper. M'échapper de ce monde trop humain, trop contrôlé, trop agité. Et pourtant je m'étais fait capturer par un autre. Un monde de sensualité, de douceur et...d'humidité. La mer m'appelait. Constamment, elle m’obsédait. Il n'y avait bien que lorsque je baisais que je ne m'en sentais pas autant préoccupé. Et pourtant, dès que j'avais finit, ce besoin me reprenait toujours plus fort.

Assit sur le sable, face à la mer, j'avais patiemment attendu que le soleil se couche. Je ne voulais pas qu'on me voit. Dès qu'il commença à faire sombre et que je ne pouvais plus entendre le moindre bruit mis à part le doux roulement des vagues, j'ai sauté sur mes jambes, et j'ai laissé retomber mes vêtements au sol. Ma pudeur me criait de toutes ses forces de garder au moins mon boxer. Seulement, ma pudeur n'avait qu'une tout petite voix. Porter un boxer gâchait le plaisir.

Lentement, je me suis enfoncé dans l'eau, frissonnant de plaisir et de bien-être. L'eau m'arrivant à la taille, je me suis arrêté en fermant les yeux. Je me suis laissé bercer par le balancement régulier des vagues. J'ai laissé à mon corps le temps de se transformer totalement. La première fois que c'est arrivé, j'étais horriblement effrayé, et priais pour que ce ne soit qu'un cauchemar. Maintenant je me suis un peu plus habitué à ma nouvelle forme, et je dois avouer que j'y prends plutôt goût.

J'ai rouvert le yeux et j'ai regardé les écailles turquoises qui enserraient mes poignets. Elle s'espaçaient ensuite le long de mes bras, et le ne les recouvraient pas totalement, de même pour mes épaules, mes omoplates, puis elles se rejoignaient pour dessiner ma colonne vertébrale et englobaient toutes mes hanches. Puis sur les jambes, c'était la même chose qu'au bras. Ma nageoire dorsale avait terminé de pousser et de se déployer, et mes yeux étaient devenus bleutés à cause de la fine peau qui les recouvrait, me permettant de les protéger du sel. Mes branchies dans mon cou aussi venaient de finir de se mettre en place. Cette transformation ne s'effectuait heureusement que dans la mer, et pas dans l'eau douce.

J'ai poussé un long soupire. Sous cette forme, je me sentais tellement mieux. Pendant un court instant, je ne ressentait aucun manque, aucune frustration, juste un plaisir intense, celui de sentir les deux parts de moi se réunir. Je n'ai pas pu retenir un léger rire, cette situation me rend euphorique à chaque fois. Et puis j'ai plongé.

Je ne sais pas exactement combien de temps j'ai nagé. Je sais seulement que vu la profondeur, je devait m'être éloigné de la plage. Comme il faisait nuit, je ne pouvais pas pleinement apprécier le monde aquatique. J'aimerais tant voir les rayons du soleil traverser l'eau pour éclairer toute la faune aquatique! Mais je ne veux pas risquer que l'on me voit sous cette forme. C'est mon plaisir, ma libération. Je ne veux pas que l'on vienne me le voler.

Lorsque je suis retourné vers la plage, j'ai constaté avec surprise et horreur que quelqu'un s'était installé juste là où j'avais laissé mes vêtements! Une moue agacée s'est dessinée sur mon visage, et je me suis finalement avancer le plus possible, sans dévoiler ma nudité à cette fille.
Elle n'avait pas l'air de m'avoir remarqué. Soupirant, j'ai ramené mes cheveux blancs en arrière pour les essorer. La lumière de la Lune les fait briller et les rend argentés. Mes écailles aussi brillent. Je ne l'avais pas remarqué étant donné que j'avais passé tout ce temps sous l'eau.

"Excusez-moi. Pourriez-vous me passer les vêtements qui son derrière vous? Ou au moins fermer les yeux le temps que je sorte..."

Ma voix était différente sous cette forme. Plus douce, mélodieuse, comme un chuchotement. J'en étais le premier surprit. Je guettais la réaction de cette fille, espérant qu'elle ne comptait pas trop se faire prier. Je n'étais pas d'humeur à jouer.

A mes pieds, un bruit d'eau m'extirpa de ma somnolence, puis la voix d'un homme.

"Excusez-moi. Pourriez-vous me passer les vêtements qui son derrière vous? Ou au moins fermer les yeux le temps que je sorte..."

Surprise et pris au dépourvu, je le regardai quelques secondes. Il était d'apparence très élégante et j'adorais la couleur de ses cheveux. Ce qui me laissais perplexe c'était ses écailles tout le long de son corps, du moins, des parties observables par mes yeux devenus nyctalope au cours des années. Puis je me souvins de ce qu'il m'était arrivé il y a quelques heures... Lui aussi avait-il été modifié ou n'était-il pas humain ? Après tout, au point où nous en sommes, pourquoi ne pas nous imaginer une telle chose.

Enfin, sa question me revint en tête. Je me retournais à moitié et avisais donc ses vêtements. Je me remis droite de peur de perdre l'équilibre. En effet, l'attelle n'est point pratique pour le garder. Oui, j'avais toujours cette massive chose autour de mon épaule, mon bras et mon cou. Ma tête allait mieux et le pansement était encore de mise à mon cou, lui aussi.

Bref, j'avais l'air d'une éclopée mais je faisais mon maximum pour dégager mes pieds de ce sable. D'un coup, mon corps fit un bon en arrière, comme si des ressorts m'avaient propulsés hors de la pierre mole et visqueuse. Puis, j’atterris juste à côté de ses vêtements. Le vol fut rapide et vif, ce qui me décolla mon pansement, laissant à l'air libre les traces de crocs encore bien vifs, de Kinji. J'avais beau tenter de le remettre, rien n'y fit. Je le décollais prestement, le pliais et le glissait dans une poche.

Je pris ses vêtements dans ma main droite car seule celle-ci était encore opérante et les tendis vers lui, fermant mes yeux comme à sa demande.

"Tiens"

Pendant ce temps, je me demandais encore et toujours ce qui avait produit ce qui venait de se passer. C'est par nature et physionomie humaine, strictement impossible.... Et moi, une humaine, je venais de réalisé une tel chose. Comme ma force explosive de l'autre jour, cela restait inexpliqué, inexplicable.

Cependant, lui peut-être pourrait-il sans doute m'en dire plus puisqu'apparemment lui aussi avait subis une transformation.

"Ma question peut sans doute paraître étrange mais, depuis quand te transformes-tu ? Personnellement, depuis que je suis ici il se passe des choses vraiment bizarres... Aussi bien sur moi que sur les personnes que je suis amenée à croiser..."

Mon regard s'est longuement attardé sur son attelle et ses bandages. Je me demandais ce qu'elle avait bien pu faire pour se retrouver dans cet état. Bien sûr, il y avait toujours la possibilité de l'accident bête et méchant, du genre un chute dans les escaliers, mais depuis que je suis sur cette île, la normalité m'étonne plus que toute chose...
Je l'ai regardé gesticuler maladroitement pour essayer de dégager ses pieds enfoncés dans le sable. Je dois avouer que c'était plutôt comique. Si elle n'avait pas été blessée et que je ne me trouvais pas dans une situation aussi délicate, je ne me serais pas gêné pour me foutre de sa gueule.

Et puis je la vois tomber. Par pur réflexe, j'ai voulu faire un pas en avant pour l'aider. Puis je me suis rappelé ma nudité. Dans sa chute, l'un de ses bandages était tombé, dévoilant une blessure qui attisa immédiatement ma curiosité. C'était la première fois que j'en voyais en vrai! Je ne savais pas qu'il y avait vraiment des gens comme ça à Maryoku...
Je trouvais cet endroit toujours plus amusant chaque fois que je découvrais une nouvelle "anomalie". J'en venais même à bénir mon frère de m'avoir envoyé ici!

J'ai attendu qu'elle ferme les yeux avant de sortir de l'eau et saisir mes vêtements qu'elle tendait. J'ai rapidement passé mon boxer et mon pantalon. Comme j'étais trempé, ils me collaient à la peau, et c'était assez désagréable. En revanche j'ai reposé ma chemise dans le sable, ma nageoire n'était pas en encore partie.

"C'est bon. Merci."

Je terminais de remettre mes cheveux en place tandis que mes branchies se refermaient. Je sentis aussi mes yeux redevenir normaux. En revanche, mes écailles prenaient plus de temps. La plupart s'enfouissaient sous ma peau pour disparaître totalement, mais quelques-unes se détachaient pour tomber dans le sable. C'est pas la sensation la plus agréable qu'il soit à vrai dire...

Je reporte mon attention sur la fille lorsqu'elle me questionne. Je suppose qu'elle devait être arrivée ici juste après moi. Depuis que je suis arrivé, il n'y a eu qu'un seul autre passage du Shinguru 2000.
Je me suis laissé tomber dans le sable, assit face à l'océan, et j'ai reposé mon bras sur l'un de mes genoux.

"Ça m'arrive depuis que je suis sur l'île. On est pas les seuls dans ce cas. Je serais incapable de dire ce qu'il se passe, mais certaines personnes en arrivant ont eu un genre de changement bizarre dans leur organisme. En fait je n'ai pas trop eu le temps de me pencher plus sur la question, j'avais beaucoup de chose à explorer sur mon propre cas."

J'ai tourné la tête vers elle avec un sourire amusé, la scrutant quelques instants, puis j'ai désigné ses blessures du menton. Ma curiosité est trop grande.

"C'est quelqu'un comme ça qui t'a attaqué? J'ai juste comprit qu'il y avait des genre de "transformations" différentes. Il y a certaines personnes à éviter lorsque ça arrive."

C'est ce que j'avais entendu dire. En fait, je ne m'étais moi-même pas retrouvé dans une situation dangereuse. Je ne pensais pas non plus que ma propre transformation puisse causer un quelconque tord...après tout, j'avais une pleine conscience de mes actions. Et puis, au fond de la mer, il y avait peu de chance pour que je blesse un humain.
J'ai laissé mes mains retomber dans le sable fin, et je me suis appuyé en arrière. Je lui ai sourit un peu plus poliment cette fois.

"Moi c'est Daichi."