Mélancolie habituelle... [Pv Kita] [Terminé]

Je n'aime pas cet endroit... mais je déteste le reste du monde, je voudrais m'évader, partir loin, dans un monde de solitude absolu.
J'ouvrais la fenêtre, l'odeur de terre humide et de bois mouillé m'indiquaient qu'il avait plu durant la nuit. * J'aime l'odeur de la pluie*
J'enfilais une robe aux couleurs sombres et passais lentement mon peigne dans mes longs cheveux d'ébène.
D'humeur mélancolique, je quittais ma chambre. Je n'avais pas encore exploré le bâtiment principal, j'y passerais pour tant la majeure partie de mon temps. J'avais été naïve, le bâtiment était plein d'élèves et autres membres du personnel, *insupportable *. Je n'avais jamais aimé la foule, être au milieu de tous ces gens était pour moi insupportable.
Mon coeur battit de plus en plus vite et je commençais à suer derrière ma chevelure sombre, je respirais de plus en plus fort et de plus en plus vite, ma tête était douloureuse, je déambulais entre les élèves quand je sentis quelque chose bruler en moi * pas ça! * me suis-je dis envahi par le désespoir, je m'arrêtais dans un coin et pressais ma tête entre mes mains essayant de me calmer... en vain. Alors que je réprimais un gémissement de douleur, une voix inquiète m'appella:
_Tout va bien Mademoiselle?
Je me retournais vivement et découvrais que j'étais encerclé, je regardais la foule de mes yeux cramoisie qui semblèrent les dérouter, puis prenant une grande respiration je partis en courant.
Je fonçais au hasard dans le bâtiment puis je rentrais dans le premier ascenseur que je trouvais vide. Une fois seule je me sentis soulagé, mais ça ne dura pas, comme quelqu'un entrait, je sortis, me remettant à courir, je faillis bousculer plusieurs personnes et c'est ce qui finit d'ailleurs par arriver, mais sans m'en préoccuper je murmurais une excuse pas du tout valable et je repris ma course. Ouvrant une porte au harsard j'atterris sur le toit du bâtiment.
C'était... un endroit plus agréable que je ne l'aurais pensé.
Une douce et fraiche brise amena de nouveau l'odeur de la pluie, cela m'apaisa. Je pris une grande et lente respiration, je m'approchais du grillage et regardais le monde. De là je pouvais voir le ciel et la mer. *Le ciel est trop bleu, la mer aussi... se serait plus jolie avec un peu de rouge... *
Je trouvais ce monde tordu et cruel, je savais que dans ce monde il y a beaucoup de choses extrêmement triste, je me disais que ça n'avait aucune importance, que de toute façon rien ne changerait jamais. Je pensais qu'il serait plus simple de vivre dans un monde de solitude absolu, comme ça, on ne blesserait jamais personne et on ne serait jamais blessé. J'étais convaincu que si je ne me liais plus à personne, je ne prendrais plus jamais le risque de perdre quiconque, j'en étais convaincu...
Mais yeux qui avaient retrouvé leur couleur originel se voilèrent de larmes.
J'aime la solitude, elle rend les choses tragiques, dans un monde où l'espoir n'existe pas. C'est-à-dire à l'abri du drame.
*Ce monde est sombre, il est difficile d'y vivre seul, ce n'est pas dans ce monde que je veux être. *
Toujours le même souvenir, ce même lieu, cette même personne, ce même sentiment, cette même voix... cette phrase:
«Les êtres humains sont bien trop faibles pour vivre seul, Gabrielle... surement qu'un jour tu t'en rendras compte par toi-même...»
J'avais lu ça quelque part... quand un souvenir est trop douloureux, le cerveau l'efface.
*J'entends la voix de cet homme, mais je suis incapable de me souvenir de son visage...
Pourquoi? *
Je soupirais, moi? Chasser des souvenirs de ma mémoire? Jamais! Aucune chance!
Je m'assis au sol, une jambe pliée, l'autre tendu. Il était l'heure d'aller en cours. Mais je ne bougeais pas. Je n'irais pas.
Lassée du présent je repensais au passé, et j'envisageais l'avenir.

_Je crois que... je ne vais pas y arriver...
J'aurais continué de penser comme ça pendant des heures, j'aurais soupiré, ricané, peut-être même pleuré ou crié, mais j'entendis des pas dans mon dos.
Calmement je me tournais à moitié et sans voir qui se trouvait derrière moi je murmurais:
_Qui est là?

Le bruit de la porte se fermant me fit peu à peu sortir de mon sommeil. Lentement, j'ouvrit les yeux. Roulant sur le dos, je me mit à fixer le plafond, essayant de deviner quelle heure il était. Un jeu que Matsuko et moi aimions faire en Louisiane. Elle gagnait toujours d'ailleurs. Ma soeur avait une montre intégrée dans le cerveau. Elle n'était jamais en retard, contrairement à moi, qui l'étais souvent. Me redressant sur mes coudes, je jeta un oeil à l'horloge murale de la chambre : neuf heure moins dix environ. J'attrapa alors mon oreiller, me recoucha vivement et me plaqua le coussin sur la figure.

-Oh non...maugréais-je. Il est si tôt !

Je voulu attirer la couverture plus haut quand un frisson me parcouru. Soulevant l'oreiller, je remarquais qu'une des fenêtres était ouverte. *Sûrement Gaby qui l'a ouverte*, pensais-je. Prenant mon courage à deux mains, je rabattis la couette à mes pieds et me leva. Je n'avais, en guise de pyjama, qu'un short court jaune un débardeur gris. Pied nus, je me dirigea vers la fenêtre et la ferma. Une odeur d'humidité fit frémir mes narines. Ce qui confirma mon intuition qu'il avait bel et bien plu cette nuit. Mon intuition parce que, avec mon ouïe sur développée, j'avais passé la moitié de la nuit à entendre le clapotis des gouttes d'eau sur les carreaux des vitres. Ensuite j'avais sombrer dans un profond sommeil sans rêves jusqu'à mon réveil. Pas vraiment une bonne nuit pour tout dire !

J'ouvrit le premier tiroir de ma commode et attrapa une serviette, un gant et des sous-vêtement. Ensuite j'ouvrit le second et mit quelques minutes à choisir mes affaires. Il faisait encore trop chaud pour mettre des habits d'hiver ou même de mi-saison. En plus, humidité + chaleur = pas cool. Je fini donc par me résoudre à prendre un de mes deux short en jean's (après tout, il n'y aurai peut-être pas de soleil aujourd'hui) et un T-shirt rose pâle avec écrit en gros et en bleu : FREEDOM. J'allais dans la salle de bain et envisageais de prendre un bon bain chaud, lorsque je me dit que j'avais de fortes chances de me rendormir. J'opta donc pour une douche bien chaude.

Après m'être lavée et habillée, j'avais fait mon lit et étais sortit de la chambre. Mes cheveux étaient encore mouillés ce qui m'apporter une touche de fraîcheur par ce temps si chaud. *Comme FreeDent !* J'avais décidé de les laisser libres, ne les attachant avec aucun accessoire. Arrivée dans le hall, des odeurs de toutes sortent achevèrent mon odorat : Jus de pommes de la cantine, parfum au romarin, arômes de fruits des bois et j'en passe. Toutes ces odeurs étaient très agréables séparées...bon ok pas l'odeur de transpiration du mec qui se baladait en justaucorps tout en exhibant ses muscles comme l'aurait fait un guerrier ou un athlète. *Il y en a des gens, qui sont vraiment bizarres...* Tout ça pour dire que séparément, elles étaient très agréables mais que mélangées...c'était atroce. J'avais des nausées rien qu'à l'idée de respirer. Je me mit à arpenter les couloirs à la recherche de l'infirmerie, les bruits accentués me donnant mal à la tête.

Je déambulais, partout et nul part en même temps, suivant, sans m'en rendre compte une odeur familière. J'avais conscience que l'infirmerie ne se trouvait pas par là mais je continuais d'avancer, pareil à une marionnette dont on tirait les fils. Je monta les marches d'un escalier plutôt sombre malgré les quelques lucarnes. Poussant la porte qui apparut devant moi en haut des marches, je déboula sur ce qui semblait être le toit. Reprenant les rênes de mon propre corps et de mes choix, j'avança de quelques pas. Une voix me parvint alors :

-Je crois que... je ne vais pas y arriver...

Une jeune fille aux longs cheveux noirs se tenait là, près du grillage. Grâce à mon odorat plus fin que celui des humains "normaux" je la reconnue. C'était Gabrielle Baskerville, ma colocatrice de chambre. Elle se tourna à moitié vers moi et murmura :

-Qui est là ?

Je distingua ses prunelles améthystes et devina qu'elle avait versé quelques larmes. M'avançant un peu plus je lui répondit calmement.

-C'est moi, Kita.

Que dire de plus ? J'avais l'impression de la déranger, de violer son intimité. Après tout, si elle s'était réfugiée ici, dans cet endroit isolé du reste, c'était pour une bonne raison non ? Je n'osa pas lui demander ce qu'elle faisait ici, seule.

-Est-ce que ça te dérange si je me joins à toi ? finis-je par dire. On pourrait parler et faire connaissance comme de vrais colocatrice. Ou comme des amies. Après tout, si on doit vivre ensemble pendant encore longtemps, autant bien s'entendre non ? terminais-je en souriant.

Kita, ma coloc' Lycan avait comme par hasard choisit le même jour que moi pour se perdre sur le toit...
* je dois m'en aller...*
Je me retornais pour fonçer vers la porte mais elle reprit:

-Est-ce que ça te dérange si je me joins à toi ? On pourrait parler et faire connaissance comme de vrais colocatrice.
* non ce n'est pas nécéssaire... je me suis présentée, j'ai fait l'effort de retenir ton nom alors ça va suffire je pense. *
-Ou comme des amies.
* Evidement *
-Après tout, si on doit vivre ensemble pendant encore longtemps, autant bien s'entendre non ?
* Génial... Kita 1, Gabrielle 0! *
«Les êtres humains sont bien trop faibles pour vivre seul, Gabrielle... surement qu'un jour tu t'en rendras compte par toi-même...»
*Je suppose qu'à l'heure qu'il est cet homme doit bien rire...*

_Je... commençais-je en me retournant vers l'horizon pour ne pas être tenté de croiser son regard .
_Je n'ai pas... très envie d'avoir des amis...Je mis un moment à enchainer, les confession n'avaient jamais été mon fort.
_...Parce que... je prefère être seule... comme ça je...
Je soupirais, pourquoi donner une raison? Quel importance? Je crois que pour moi, à cet instant ça en avait beacoup.
_Tu ne pense pas qu'il serait plus simple de vivre dans un monde de solitude absolue? Comme ça on ne serait jamais bléssé et on ne blesseait jamais personne...
Je souris et me retournai vers elle pour planter mon regard dans le sien. Toujours le sourire aux lèvres je murmurais:
_Dommage... se serait un monde bien triste... et ennuyeux surtout... je crois que je me remettrais de la tristesse, j'y suis habituée maintenant! Mais de l'ennui...c'est moins sûr.Je soupirais et me laissais tomber sur les fesses, m'adossant au grillage.
_Tu compte rester debout, comme ça, devant moi, pendant longtemps? Demandais-je dans un murmure sans la regarder.

Gabrielle avait essayer de partir mais ma proposition l'arrêta. Elle se tourna de nouveau dos à moi, pour je ne sais quelle raison. Peut-être qu'elle ne voulait pas montrer d'avantage ses yeux rouge. Je ne sais pas. En tous cas, quand elle prit la parole, je sentis mon coeur se serrer. Allait-elle me rejeter ?

-Je...commença-t-elle, je n'ai pas... très envie d'avoir des amis...

Elle parlait lentement, comme si les mots ne voulaient pas franchir la barrière que représentait sa bouche.

-Mais pourquoi ? demandais-je d'une voix douce.

-...Parce que... je préfère être seule... comme ça je...

Elle s’interrompit et soupira avant de reprendre :

-Tu ne pense pas qu'il serait plus simple de vivre dans un monde de solitude absolue? Comme ça on ne serait jamais blessé et on ne blesserait jamais personne...

J'allais lui répondre lorsqu'elle se retourna et planta son regard dans le mien. Ce contact invisible fit frémir les plus petite fibre de mon corps. Un sourire étirant ses lèvres, elle poursuivit en murmurant :

-Dommage... se serait un monde bien triste... et ennuyeux surtout... je crois que je me remettrais de la tristesse, j'y suis habituée maintenant! Mais de l'ennui...c'est moins sûr.

Elle soupira à nouveau avant de laisser glisser le long du grillage. Assise et sans me regarder, elle me demanda si je comptais rester debout. Avec un sourire je secoua le tête en un signe de négation. Un geste idiot vu que, comme elle ne me regardait pas, elle ne pouvait pas me voir. je la rejoignis donc et m'assit à sa gauche. J'appuya mon dos contre la barrière grillagée et ramena mes genoux contre ma poitrine et y posa ma tête. Je répondis alors à sa question :

-Non je ne pense pas...un monde de solitude absolue...personne n'y survivrait. Les Hommes ne sont pas fait pour vivre seuls Gabrielle. Ils ont besoin d'amour et d'amitié pour pouvoir s'épanouir. Si nous étions seuls au monde, comment ferait-on pour évoluer ?

Je tourna mon regard vers elle en lui souriant.

-Et je sais à quel point c'est dure parfois de vivre entouré d'autres personnes. J'ai vécu certaines épreuves difficile dans mon enfance et plusieurs fois j'ai pensé à m'isoler pour être seule. Mais on se sent tellement abandonnée dans ces moments là que...

Je m'interrompit, hésitant à continuer. Je me mit à fixer la porte en métal en face de moi et entoura mes jambes de mes bras en les serrant.

-...que ça ne donne plus envie de vivre, laissais-je tomber. Mais bon on est pas là pour s’apitoyer sur notre sors n'est-ce pas ?

Puis une question s'imposa dans ma tête. Je la dit sans même réfléchir avant.

-Est-ce que tu as un gène ? Parce que ton odeur est...je n'arrive pas à la reconnaître. Attention je ne dit pas que tu pue hein ! fis-je en secouant les mains. C'est juste qu'elle m'est inconnue.

Patiemment j'attendis qu'elle me réponde, espérant qu'elle n'aurai pas mal pris ma question.

Après mon pitoyable monologue, Kita s'assit près de moi.

-Non je ne pense pas...Un monde de solitude absolue...personne n'y survivrait. Les Hommes ne sont pas fait pour vivre seuls Gabrielle. Ils ont besoin d'amour et d'amitié pour pouvoir s'épanouir. Si nous étions seuls au monde, comment ferait-on pour évoluer ?
Ses mots résonnaient dans ma tête...*Les Hommes ne sont pas fait pour vivre seuls...Les êtres humains sont bien trop faibles pour vivre seuls...*

Je soupirais. * Ou je suis en tort, ou ils se sont tous mit contre moi! oui ça doit être ça... ils se sont allié contre moi!!!*
-Et je sais à quel point c'est dure parfois de vivre entouré d'autres personnes, Reprit-elle. J'ai vécu certaines épreuves difficiles dans mon enfance et plusieurs fois j'ai pensé à m'isoler pour être seule. Mais on se sent tellement abandonnée dans ces moments là que...
Elle s'interrompit un instant.
-...que ça ne donne plus envie de vivre. Mais bon on est pas là pour s'apitoyer sur notre sors n'est-ce pas ?

_Je suppose que non... répondis-je dans un murmure.

Puis soudain une ampoule s'alluma au-dessus de sa tête.

-Est-ce que tu as un gène ?demanda-t-elle. Parce que ton odeur est... *Oui? mon odeur est quoi?* m'agaçais-je. Je n'arrive pas à la reconnaître. Attention je ne dis pas que tu pue hein ! fit-elle essayant de se rattraper. C'est juste qu'elle m'est inconnue. *Vraiment?*
Je souris avec arrogance.

_Eh bien...

Je me levais et tournoyais lentement sur mon pied droit, puis mon pied gauche... puis le droit... puis le gauche...Puis... je m'arrêtais et me penchais en avant vers elle et la fixai avec un regard joueur...

_Je t'ai dit que je déteste m'ennuyer? demandais-je. Si on jouait au jeu des 10 questions! Si à l'issue tu devines mon gène, je te trouverais une récompense!! ça marche? fis-je en accompagnant le tout d'un clin d'oeil♥

*Je devrais réfléchir avant de parler... maintenant je dois penser à une récompense pour le cas où elle gagne...*

Je ne pensais pas du tout que Gabrielle se lèverait et se mettrait à tournoyer sur ses pieds. J'aurai plutôt imaginé qu'elle m'aurait répondu "non". Après tout, si j'avais été à sa place, c'est ce que j'aurais fait, trop honteuse d'avouer que je pouvais me transformer en un loup grand de plus de deux mètres. Ou peut-être trop peureuse... Elle s'arrêta et se pencha vers moi. Son regard joueur fixait sur moi et son sourire arrogant illuminaient son visage.

-Je t'ai dit que je déteste m'ennuyer ? me demanda-t-elle. Si on jouait au jeu des 10 questions ! Si à l'issue tu devines mon gène, je te trouverai une récompense !! ça marche?

Elle ajouta un clin d'oeil. Je ne m'étais donc pas trompée. Cette fille possédait un gène et elle me proposait même de le deviner. Bien ! En me levant à mon tour, je fit sur un ton amusé :

-Ça marche ! Mais je te préviens, je n'ai jamais été douée pour deviner quoi que ce soit.

Debout, je m'adossa au grillage et commença à réfléchir. *Hum...quelle question vais-je bien pouvoir lui poser ? Oh je sais !*

-Alors question numéro une : Est-ce que tu change de forme ? Tu sais, comme moi par exemple.

Bien que je ne connaisse pas la liste des gènes existants sur cette île, je doute fort qu'il y en ait beaucoup qui puisse permettre cet exploit.

-Question numéro deux : As-tu des sens sur-développés ?

Oui bon je sais, je me base sur mon gène pour poser des questions. Et alors ? Il faut bien commencer par quelque chose non ?

-Tsugi no ! Es-tu nyctalope ? Peux-tu voler, même si tu ne te transforme pas ? Oh ! est-ce que tu peux lire dans les pensées ?

Ma dernière question fut accompagné d'un geste enjoué de la main. Aussi rapidement, je me r'adossa contre le grillage. *soupir* Je commençais à ne plus trouver de questions et ça m'embêtait. *Allez réfléchis Kita !*, pensais-je tout en me grattant la tête, tel un savant bloquant sur une équation.

-Est-ce que tu te téléportes ? Nan oublies celle-là... Tu peux parler aux animaux ? Ou changer les gens en pierre peut-être ?

J'émit un petit rire. Ce jeu était vraiment ridicule mais c'était amusant. Après tout, ce que je voulais c'était bien m'entendre avec ma colocatrice. J'avais l'impression que c'était bien parti...

-Bon alors, il manque deux questions c'est ça ? Hum...est-ce que tu te déplace rapidement ?

C'est alors que la question-réponse me vint à l'esprit. Si elle me répondait oui, alors je connaîtrai automatiquement son gène. Dans l'autre cas, si elle répondait non, eh bien je n'aurai qu'à réfléchir encore plus. Je me redressa et posa la question ultime :

-Te nourris-tu de sang ?

Fière de ma prestation, je le fus encore plus quand Kita accepta de jouer avec moi.

-Ça marche ! Mais je te préviens, je n'ai jamais été douée pour deviner quoi que ce soit. * tant mieux parce que je n'aime pas perdre et je n'ai pas de recompense en tête pour le moment!*

Elle se leva et s'adossa au grillage, je me positionnais en face d'elle, debout les bras croisés, attendant ses questions.

-Alors question numéro une : Est-ce que tu change de forme ? Tu sais, comme moi par exemple.
Je réfléchis, *mes yeux changent de couleurs, oui, mais je ne change pas vraiment de formes...*
_Raté! Essais encore! dis-je avec un sourire taquin.

-Question numéro deux : As-tu des sens sur-développés ?
_Oui! Mais c'est le cas pour la plupart des gènes...

-Tsugi no ! Es-tu nyctalope ? Peux-tu voler, même si tu ne te transforme pas ? Oh ! est-ce que tu peux lire dans les pensées ?
_Hum... on peut dire que je suis Nyctalope, mais je ne peux ni voler, ni lire les pensées... à mon grand regret!

Elle réfléchit un moment à la question suivante...

-Est-ce que tu te téléportes ? Nan oublies celle-là... Tu peux parler aux animaux ? Ou changer les gens en pierre peut-être ?

Je souris, sincèrement pour une fois, son enthousiame et son énergie m'amusais, *non... ce n'est pas le mot... on pourrait croire que je me moque...* ça m'attendrissait... * oui, voilà, c'est ça!*
_Aucun des trois!

-Bon alors, il manque deux questions c'est ça ?
_Ou trois... on la compte ou pas la téléportation? Plutot oui que non! * parce que c'est en ma faveur :p*
-Hum...est-ce que tu te déplace rapidement ?
_Je suis sur que je gagnerais haut la main si on faisait la course!!!

-Te nourris-tu de sang ?
*M*r**!! Elle a comprit!!*

_Je t'aurais bien fait une demonstration, mais... je n'aime pas le gout des chi... des loups! C'est trop épicé... et... en fait... les humains sont de loins les meilleurs... mais c'est vrai que les anges on un petit gout sucré que...

* Houlà je me donne faim toute seule*

Je me raclé la gorge et ris nerveusement.
_Donc je suppose que tu as trouvé? demandais-je en commençant à réellement réfléchir à la récompence.

Récapitulons : Gabrielle ne pouvait ni changer de forme, ni voler, ni lire dans les pensées, ni se téléporter, ni parler aux animaux, ni même changer les gens en pierre. Par contre, elle possédait des sens aussi sur-développés que les miens (c'est le cas pour la plupart des gènes... avait-elle dit), la capacité de voir la nuit et une rapidité inhumaine. Bon, jusque là, tout semblait normal. *Enfin normal, c'est pas le mot approprié pour ce genre de chose...* Mais lorsqu'elle répondit à ma dernière question, mon coeur rata un battement.

-Je t'aurais bien fait une démonstration, mais... je n'aime pas le gout des chi... des loups ! C'est trop épicé... et... en fait... les humains sont de loin les meilleurs... mais c'est vrai que les anges on un petit gout sucré que...

*Oups* Finalement, j'aurai dû me taire. En aucun cas je n'aurai imaginé qu'elle répondrait par l'affirmatif. Ou devrais-je plutôt dire que j'espérais qu'elle réponde non. Par réflexe, je fit un pas en arrière et déglutit. C'est quand même rare de se retrouver face à un Vampire, non ? Et c'est pas tous les jours qu'on apprend que sa coloc' en est un. *Mais ressaisis toi bon sang !* criait une voix dans mon esprit. *Tu es un Lycan ! Ce n'est pas un de ces imbéciles de suceur de sang qui vont te faire peur !* Oui, moi être un Lycan mais moi, pas avoir rencontré beaucoup de Vampire jouant au jeu des 10 questions ! Bon...reprenons. Gabrielle se racla la gorge et rit nerveusement.

-Donc je suppose que tu as trouvé ?

Je rit nerveusement également avant de lui répondre.

-Tu...tu es un...enfin une Vampire, lâchais-je.

Ma voix ne tremblait pas mais presque. Pourquoi ? Après tout, elle venait de dire qu'elle ne se nourrissait pas des loups. (D'ailleurs j'avais instinctivement grimacé lorsqu'elle avait faillit dire "chien". Comment peut-on comparer un Loup immense, intelligent, au pelage soigné, avec un chien stupide ? *Pfff*) Mais qu'en était-il des autres ? Bon je ne pouvais pas la blâmer. Après tout, si un jour je perdais le contrôle de moi même, il y aurait sûrement des morts. Mais j'espérais sincèrement qu'elle ne tuait pas ces humain, ces anges à chaque fois que...DES ANGES ?!

-Attends une minute ! Tu veux dire qu'il y a aussi des anges sur cette île ? Oh je rêve...

Je pris rapidement conscience que ma phrase était complètement absurde. Ma coloc' me dit qu'elle est un Vampire et moi je m'attarde sur sa nourriture. Je me tapa le front de la main. Je ferma les yeux quelques secondes et respira à fond.

-Excuse moi, finis-je par dire. Je parle souvent plus vite que je ne pense...

Je me rapprocha un peu d'elle, pour lui montrer que je n'avais pas peur (*Menteuse !*) et lui posa une question qui me trottait dans la tête depuis quelques minutes déjà.

-Dis...comment tu sais que...enfin tu vois ce que je veux dire non ? Le goût épicé, tout ça... Tu ne t'es quand même pas nourris de mon sang ?

N'était-ce pas troublant mais flatteur? Qu'un Lycan recule face à un vampire?

Je me sentis plus ou moins vexée, mais comment en vouloir à Kita... elle venait seulement d'arriver sur l'ile. Moi aussi d'ailleurs *cela ne fait que quelque mois... Certains s'adapte plus vite que d'autre je suppose.*-Tu...tu es un...enfin une Vampire, bredouilla-elle.

Je hochais la tête.

Elle resta silencieuse un moment. Quand elle eut finit son monologue interieur et qu'elle revint sur terre elle s'exclama:

-Attends une minute ! Tu veux dire qu'il y a aussi des anges sur cette île ? Oh je rêve...
Je levais le sourcil droit * Nan! tu crois?!!* tant sa question me sembla bizarre, mais qu'est-ce qui était bizarre... puisque rien n'était normal, est-ce que ça voulait dire que tout était bizarre...ou que rien ne l'était?
*Cette ile m'embrouille les idées...*

-Excuse moi, je parle souvent plus vite que je ne pense... * oui je confirme...*

-Ne t'excuse pas... J'en ai vu un l'autre jour...une en fait...C'était le matin en rentrant de ma nuit passée dehors, je l'ai entendu chanter et j'ai suivi sa voix, je suis arrivée dans les jardins, je pense qu'elle travaille là-bas parce qu'elle y est tout le temps. Mais je n'ai compris que l'autre jour que c'est un ange... elle s'est mise à chanter et le monde autour d'elle a fait silence pour l'écouter... alors deux ailes d'un blanc immaculé son apparu dans son dos, c'est la que j'ai compris! Tu devrais aller la voir un jour elle chante vraiment bien! elle à l'aire gentille en plus... je ne lui ai jamais parlé personnellement mais bon...

-Dis...comment tu sais que...enfin tu vois ce que je veux dire non ? Le goût épicé, tout ça... Tu ne t'es quand même pas nourris de mon sang ? Me coupa-t-elle.

Je m'indignais, mais tachais de le cacher, je sentis pourtant mes yeux viré au rouge.

-Non! Bien sur que non! quelle idée! En arrivant sur cette ile je n'avais aucune experience! je prenais ce que je trouvais! j'ai appris à me controler depuis! je n'ai même jamais tué personne si tu veux tout savoir! Je n'aurais jamais bu ton sang! ça ne m'a même pas travercé l'esprit!Je tournais brutalement la tête pour ne pas croiser son regard.

Je soupirais et me calmais, lentement je sentis mes yeux reprendre leur couleur d'origine.
-Je n'ai pas trop d'idée pour la récompense que je t'avais promise, alors demande-moi une faveur ou pose une question comme tu veux.

Gaby avait déjà rencontré un ange. On ne me croirais jamais si je racontais cela à quelqu'un. Enfin à quelqu'un d'externe à Maryoku parce que, j'en mettrais ma main à couper, les habitants de cette île sont tous atteints, moi incluse ! Ça ferai genre : Eh salut je m'appelle Kita, je suis un Lycan et je vis en colocation avec un Vampire qui adore entendre chanter les Anges ! On m'internerait sans même demander l'avis d'un médecin... Quoi qu'il en soit, j'aimerais bien la rencontrer également. J'irais voir aux jardins un de ces quatre !
Lorsque Gabrielle me répondit qu'elle ne m'avait jamais planté ses crocs dans le cou, mon soulagement était tellement grand qu'il devait illuminé mon visage. *Je dois ressembler à une ampoule, là...*

-Non ! Bien sur que non ! Quelle idée ! En arrivant sur cette île je n'avais aucune expérience ! Je prenais ce que je trouvais ! J'ai appris à me contrôler depuis ! Je n'ai même jamais tué personne si tu veux tout savoir ! Je n'aurais jamais bu ton sang ! Ça ne m'a même pas traversé l'esprit !

Elle avait l'air vexée, ce que je ne comprenais pas tout à fait.

-Oh ça va te vexe pas, c'était juste une question pas une accusation, fis-je en croisant les bras.

Elle détourna brutalement la tête et j'eus à peine le temps d’apercevoir ses yeux : ils n'étaient plus violets mais presque rouges. Fascinée, je décroisa les bras et m'approcha un peu plus. Elle soupira et me dit :

-Je n'ai pas trop d'idée pour la récompense que je t'avais promise, alors demande-moi une faveur ou pose une question comme tu veux.

Sans me préoccuper de ce qu'elle venait de dire et sans réfléchir, je posa une main sur son épaule et lui tourna le visage avec l'autre. Sa peau était douce mais froide. J'en fut si surprise, que je dû me forcer à ne pas vivement retirer ma main, mais un frisson me parcourut le dos. Mon regard plongea dans le sien.

-Tes yeux...dis-je lentement. Ils sont redevenus normaux.

J'enleva la main de sa joue et celle posait sur son épaule. Ensuite, je fis un pas en arrière et lui répondit enfin, changeant complètement de sujet.

-Gabrielle, la seule récompense que je voudrais c'est qu'on s'entende bien. Mais je comprendrais si tu ne veux pas. Après tout, si on en croit les mythes et les légendes, les Lycans et les Vampires passent leur temps à vouloir se tuer les uns les autres. Mais ne pourrait-on pas donner tord à ses inventions et devenir amies ?

Mes yeux se mirent à briller à cette seule idée. Et un petit sourire étira mes lèvres : je suis un Lycan qui demande à un Vampire d'être son amie. Je dois sûrement délirer. *Mais pourquoi je pense comme ça moi ? Ce n'est pas parce qu'on est différente qu'on a pas le droit d'être amie. Alors au panier le chien ! Pardon, le loup.*

En attendant une réponse je sentis soudain une main tiède se poser sur mon épaule puis sur ma joue, lentement ma tête se tourna. Kita me dévisageait, son visage à hauteur du mien, nous faisions à peu près la même taille.

-Tes yeux... Ils sont redevenus normaux.

Je penchais la tête du coté gauche, était-ce étrange que mes yeux change de couleurs? Sont-ils plus beau étant écarlate ou améthyste? Lui faisais-je peur? Avais-je peur? * Oui mais de quoi?*

Je me sentis soulagée lorsqu'elle s'eloigna, retirant au passage ses mains de la joue et mon épaule.

*Je n'aime pas les contact physique*

-Gabrielle, la seule récompense que je voudrais c'est qu'on s'entende bien. Mais je comprendrais si tu ne veux pas. Après tout, si on en croit les mythes et les légendes, les Lycans et les Vampires passent leur temps à vouloir se tuer les uns les autres. Mais ne pourrait-on pas donner tord à ses inventions et devenir amies ?

Je reculais d'un pas à mon tour, des images s'imposèrent à mon esprit...
Une étandu de neige, la perfection d'un blanc immaculé, sans aucune trace, qu'aurais-je donné pour une flaque de sang au milieu de se paysage parfait... faute de mieux, j'aurais piétiné la neige jusqu'à ce que cette perfection disparaisse...

Les yeux levaient vers un ciel d'un azur parfait, comme c'est écoeurant... j'ai toujours préféré la pluie...

Un chemin qui s'étant à mes pieds... c'est à force de marcher sur une route invisible que, de la terre tant piétinée, apparait ce qui s'appelle un "chemin", si aujourd'hui il est déjà tracé, qu'est-ce qui m'empêche de marcher sur une autre voie? Une voie encore invisible, là où personne n'aurais encore jamais marché...

J'étouffais un rire tant cette idée m'enthousiasmait.

-Je crois que n'aime pas respecter les traditions... dis-je en souriant, Bon... je n'ai pas très envie de rentrer maintenant... en fait je ne sais pas trop ce que je veux faire... et toi?

Gabrielle avait détourné la tête lorsque je lui avait parlé de ses yeux. Est-ce que ça l'a gênée ? Peut importe. Je l'avais dévisagé, il était donc normal qu'elle ai été mal à l'aise. Elle recula d'un pas lorsque je lui sortit mon speech sur les traditions. Au début, je crut qu'elle refuserait, ce qui eu pour conséquence d'éteindre la joie dans mes yeux. Elle paraissait réfléchir, comme si elle se demandait si c'était bien ou mal. Je baissa les yeux vers mes ballerines, attendant sa réponse.

Une petite brise souffla qui fit voleter mes cheveux. Je releva la tête et vit que Gabrielle avait levé la sienne vers le ciel. Suivant son regard, je découvrit un ciel magnifiquement bleu et calme. Aucun nuages, aucunes striures dues aux avions. *Suis-je bête*, pensais-je.*Avec la guerre, pas un avions ne peut parcourir cet océan céleste.*

Je laissa glisser mon regard vers le bas, observant l'île de mon point de vue. Le pensionnat devait être l'un des bâtiments les plus hauts car très peu de constructions atteignaient sa taille ou le dépassaient. Je pouvais distinguer La Grande Roue du parc d'attraction, les rues s'entremêlant, la Discothèque avec son énorme boule à facette en guise d'enseigne... Mais en la voyant ainsi, l'île n'était pas aussi grande que ce que je croyait. L'étouffement d'un rire me fit sortir de mes pensées.

-Je crois que n'aime pas respecter les traditions...me dit Gabrielle en souriant. Bon... je n'ai pas très envie de rentrer maintenant... en fait je ne sais pas trop ce que je veux faire... et toi?

La joie réapparut immédiatement sur mon visage et je lui rendit son sourire...version XXL. Finalement, la chance m'avait peut-être bel et bien sourit en m'envoyant sur cette île. Elle m'offrait sur un plateau d'argent une nouvelle vie et c'était à moi de la saisir, de ne pas la laisser me glisser entre les pattes. *T'inquiète pas pour ça !*

-Hum...que dirais-tu d'aller au centre commercial ? Il me semble me rappeler que tu as besoin d'une nouvelle chemise, lui fis-je avec un clin d'oeil. Et puis comme ça, on se baladera un peu. Tu as déjà visiter Maryoku ?

Je débordais d’enthousiasme et de joie de vivre. Puis, en marchant vers la porte, je lui demanda :

-Au fait, ça te dérange si je t'appelle Gaby ?

Le visage illuminé par un sourire angélique, Kita répondit joyeusement à ma question:

-Hum...que dirais-tu d'aller au centre commercial ? Il me semble me rappeler que tu as besoin d'une nouvelle chemise.

Je repensais à la manière dont j'avais perdu mon unique chemise... *tout ça à cause de cette rouquine et de l'autre gamin blond!!! Ils me le paieront*

-Et puis comme ça, on se baladera un peu. *Oui, mais là il y a du soleil partout!!*

-Tu as déjà visiter Maryoku ?

-Non... Enfin, je suis allée faire un tour au boutique et dans la forêt... mais sinon rien de particulié, je sort surtout la nuit et c'est pas vraiment pour visiter... explicais-je.

-Au fait, ça te dérange si je t'appelle Gaby ? demanda-t-elle avec enthousiame.

Sa question éveilla des souvenir en moi... troublée je commeçais à parler sans me rendre réellement compte de mes mots... sans les contrôler.

-Mes frère m'appellaient Gaby... Lira aussi... mais cet homme il m'appellait toujours Gabrielle... il disait que c'était un prénom bien trop beau pour être raccoursi... Et Vince a tellement pris ça pour de la drague qu'il la frappé... Et Samuel ne lui a plus jamais adressé la parole...On rigolait bien... Je me demande pourquoi j'ai oublié le nom et le visage de cet homme...

Tout à coup je ne souviens de la question de base.

-Euh... Oups! Je crois que je me suis laissé emporter par mes souvenirs... fis-je en ricanant sans joie. Tu peux m'appeller comme tu veux!

Je l'attrappais par le bras et commençais à descendre l'escalier quand je lui dis:

-Dépéchons-nous! Vers midi la lumière du soleil est vraiment insupportable!