Ma voie était déjà toute tracée. Je n'avais plus qu'à suivre le chemin que tous empruntaient, celui de la liberté et de le sécurité. Même si je ne voulais pas l'avouer, cela ne pouvait que me plaire. Certainement le fait de pouvoir vivre des relations avec les gens, autre que dans la mort, ou encore peut être trouverais-je là-bas la sérénité que mon maître voulait, et avait cherché pendant toute sa vie. Après tout, je n'avais plus rien à perdre étant donné que je n'avais et n'avais jamais eu d'attaches précises ou floués dans mon autre pays. Errant, de village en village, cherchant intérieurement une réponse à mon existence, à ma venu sur cette fastidieuse et sans pitié, petite planète.
Et alors que cette existenciel et misérable question me trottait dans la tête, je me retrouvais embarqué dans cette histoire d'île, par une fille que je ne connaissais pas, qui disait que "je" l'avais sauvé. Et pour couronner le tout, cette fille allait de niaiseries en niaiseries, me bousculant mes idéaux et mes vieilles habitudes. Tout ça, pour me bassiner avec sa fichue île, et sa traversée en bateau, qu'elle rêvait d'aller sur un bateau, que c'était beau, les bateaux, qu'il fallait y aller pour m'éduquer, et que c'était son rêve, à elle, d'aller sur cette île et patati et patata... Une vraie //sensuré// de mes //sensuré//. C'est avec ces arguments pourri que cette petite chieuse arriva à me faire dire oui. Inutile de vous dire qu'elle avait un agaçant sourire qui montait jusqu'à ses petites oreilles. Cette fille avait tout pour m'énerver... Et pourtant je l'aimais bien. Elle était pleine d'affection pour mon humble carcasse et mes humeurs. Une vraie folle...
Bref ! je m'éloigne... On se dirigeait donc vers cette embarcation. Un petit bateau qui ne pouvait pas contenir grand monde, mais suffisamment grand et spacieux pour mon énorme égo. On montait, on se trouvait une place parmi les autres. On était mal assis. Je ronchonnais. Elle, parlait. Se faisait de nouvelles connaissances, échangeait ses impressions, son histoire... Mais ça, c'était quand on était au port ! En effet, grâce à ce fabuleux voyage, je pus me découvrir une sorte de talents caché, ou plutôt une incommodité passagère, ou encore mon plus gros et dégoutant défaut : mon incroyable capacité de vomir sans avoir rien mangé la veille. Je vous passe les détails. C'était pas très ragoûtant, le mal de mer quoi.
Après avoir passé ma première journée de voyage accoudé au-dessus de l'eau, je réussis à prendre le rythme des vagues, le balancement du bateau, pour pouvoir parer chacun de ses coups avec souplesse et dextérité. Il penche a droit ? J'esquive vers la gauche. Il penche à gauche ? j'esquive à droite ; pour pouvoir enfin garder mon estomac droit, pour éviter de le chambouler encore et encore. Mon côté enfantin prenait le dessus et je me mettais à jouer avec les va et viens des vagues, prenant ce jeu comme un exercice de haute intensité dédié au combat sur échasses dans les rizières.
Suite aux nombreuse heures de travail sur le pont, les courbatures se faisaientt sentir. Je DEVAIS aller m'asseoir, mais j'avais bien trop peur de me ridiculiser devant tous les passagers en vomissant une nouvelle fois. Car je savais bien que si j'allais voir mon amie, elle allait me goinfrer des plats que j'aurais dus manger au préalable, mais que j'avais refusés.... Encore une fois, parce que j'avais... peur ? Non pas ce coup si... Sans doute parce que je n'avais plus envied'avoir ma, et de me sentir gonfler de la sorte.
C'est après de nombreuse nuits blanches, de plusieurs repas sans manger, et une mort non sans regrets d'une amie qui m'était chère, que j'arrivai sur l'île. Elle paraissait petite, pour moi qui n'avait jamais connu que de grands et vastes territoires, ainsi que l'horizon d'un mer bleue, sans fins exacte, seulement délimité par le ciel qui venait la rejoindre. Toutefois, cette pensée me laissait croire que plus rien ne serait comme avant, ni les gens, ni la taille de la terre, ni la guerre, ni même ma vision des choses. Je prenais ce que je voyais comme point de référence, comme une vérité générale.
C'est l'école qu'ils nous firent voir en premier. Cela changeait radicalement du bord de mer. Une tout autre végétation s'offrait à nous pour le plaisir des yeux et des sens. Une multitude de couleurs et d'odeurs me faisaient rêver ma terre natal. Celle que je n'avais jamais vu... Je me plaisais à croire qu'elle lui ressemblait pour sa beauté et son calme.
Je n'eus pas beaucoup de temps pour rêvasser. Il fallait que j'avance, Que je m'inscrive, et que je dise bonjour au présent. Il fallait arrêter cette nostalgie stupide et sans importance. Les temps anciens étaient révolu. Un point, c'est tout.
Je fis alors de la sorte. La dame de l'accueil me donna ma chambre, ainsi que quelques consignes à appliquer et d'autres choses futiles que je n'écoutais guère. Mon esprit tout appliqué dans la réflexion subite du numéro de ma chambre... La chambre numéraux 1. Bien des choses me traversaient la tête à ce moment-ci. Mais une d'elles était sûr, c'était un signe du destin.
