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 "Yes sir, c'est la guerre."

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Andrea Taylor

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MessageSujet: "Yes sir, c'est la guerre."   "Yes sir, c'est la guerre." EmptyDim 16 Déc - 17:43

Les mains largement enfoncé dans les poches de mon jeans, je marchais à pas lent, chose qui n'était pas dans mon habitude lorsque j'étais seule. Quand j'étais accompagnée par un escargot sur patte, ou alors que je trainais dans la cité, passe encore, mais là... Errait dans les couloirs du pensionnat, niet. Et pourtant.
On m'avait chargé d'une mission. Génial. J'aimais bien, en général, mais là, ça me gavait un peu en toute honnêteté. Il faisait super beau dehors, je vous jure. Grande lumière, soleil de plomb, une légère brise qui fait voler les cheveux des filles en mode super sexy... Sans oublier les jupettes qui ondulent dans le vent. En somme, le Paradis. Sauf que moi, j'allais à tout les coups devoir rester en fermer pendant des heures. Youpiiii...
J'ai tourné à un croisement pour m'avancer dans le corridor qui menait au dortoirs. J'ai croisé une ou deux personnes qui m'ont regardé un peu bizarrement, les yeux vifs et les lèvres pincés. Ils ont jamais vu de cravates de leur vie ou quoi ? J'conçois que mon style vestimentaire puisse étonné, mais quand même. Comme à mon habitude, petite chemise blanche avec les manches retournées aux coudes, cravate noire desserrée et jeans soulignant ma taille fine. Bah oui, je voulais draguer moi aujourd'hui, alors j'm'étais soignée. Et puis il y avait ce prof de français qui m'avait convoqué. Celui que j'avais jamais vu depuis le début de l'année vu que j'allais pas à ses cours. Où étais l’intérêt ? J'tais déjà bilingue, alors bon, j'en ai rien à taper de ses exos à la con. Mais lui, il l'entendais pas de cette oreille, hein. Vous vous en doutez bien, monsieur m'a engueulé, et tout l'bordel. Au final, il a dit qu'au lieux de me faire coller tous les aprem' pendant X temps, j'allais plutôt donner des cours de soutiens à une élève en difficulté. Cherchez l'erreur : il admet que je suis suffisamment forte pour donner des cours mais il faut quant même que j'assiste aux siens... Mon cul, ouais, il voulait surtout se débarrasser de la corvée. Enfin bref. Si au moins j'pouvais aider une fille, c'était mieux que rien. Et puis, on peux rêver : imaginez qu'elle soit sexy. Un petit remix de la relation prof/élève, ça peut être cool j'dis.
Je suis arrivée dans le couloir qui m’intéressait. J'ai rapidement repéré le numéro de sa chambre. Le 13. Eh bah, faut pas être superstitieux... Comme à mon habitude, je décoiffais avec soin ma tignasse noire avant de toquer trois petit coup contre le bois. Normalement, elle devait être prévenue de mon arrivée. Ce que j’espérais, parce que j'avais pas envie de poireauté pour rien, ni que ce stupide prof de français revienne sur mon dos.
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Hina Carlyke

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MessageSujet: Re: "Yes sir, c'est la guerre."   "Yes sir, c'est la guerre." EmptySam 22 Déc - 15:33

En tant qu’étudiante, je me devais d’aller en cours. Seulement, ne trouvant pas l’intérêt d’apprendre une quelconque langue étrangère alors que j’étais dans l’incapacité d’utiliser mes cordes vocales pour produire un quelque son, mes notes en Français s’étaient mises à chuter. Inquiet à cause de mes résultats, un très cher professeur dont j’aurais adoré refaire le portrait s’était tout bonnement permis de m’assigner à l’une des pires corvées : me faire prendre des cours particuliers. J’en prenais par correspondance, autrefois, ce qui expliquait que je savais écrire, compter, additionner, et caetera. Même parler latin, si je le voulais ! J’avais mes bases. Mais le Français ne m’intéressait pas le moins du monde. Sûrement car je n’irai jamais en France. La guerre n’était pas finie, et j’allais donc devoir rester sur cette île. Avec un professeur particulier.

Je devais donc être « convenable » pour recevoir un adulte ayant la capacité de créer des mots et les rendre réels en parlant, banalité.
Je n’étais pas du genre à peinturlurer le visage ou à porter des vêtements ouverts aux yeux des autres pour expliciter l’envie d’attirer tout le monde dans mon lit. Evidemment alors, je ne possédais pas de cosmétiques ou d’habits obscènes.

J’avais tenté de me coiffer, mais j’avais finalement abandonné. Personne ne remarquait ce détail, et mes cheveux étaient moins jolis raides et domptés. J’aimais la sauvagerie, et sentir les nœuds tenaces s’ancrer plus encore sous un voile opaque qu’ils finiraient sans doute par absorber un jour. Et je finirai avec un nœud comme coiffure, je serai la honte de ma famille qui se cacherait de moi.
Mes lèvres fines ne purent s’empêcher de trembler jusqu’à presque former un sourire alors que je me regardais dans le miroir de la salle de bain, appuyée sur le lavabo, plongeant mes yeux dans leur propre reflet. Hina, tu es la meilleure. Hina, tu sais que tu vas démonter ce professeur. Hina, tu sais que tu peux être super-forte en Français.
Encouragements mentaux.
J’inspectais une dernière fois d’un œil las ma tenue : un simple slim, noir, une deuxième peau, disait-on ? Il était toujours trop ample pour moi. A vrai dire, ça m’arrivait souvent de me laisser mourir de fin, puis de boire des litres d’eau et ensuite me regarder de profil dans un miroir en me disant que j’étais un extra-terrestre. Mon ventre était alors une boursouflure, j’étais une femme enceinte dont le bébé avait pompé toutes les forces. Je m’amusais bien, à ma façon. En haut, je portais l’un de ces t-shirts monsieur-tout-le-monde que toutes filles avaient déjà porté au moins une fois dans sa vie. En-dessous, des sous-vêtements plus que banaux.

Je répétais mon sourire avenant. Il retombait toujours trop vite. Tant pis, il allait suffire pour un inconnu. Il fallait me comprendre aussi, personne n’aime les professeurs particuliers.
Deux doigts glissèrent sur la cicatrice trônant, maîtresse, sur ma joue ; toujours aussi visible après tant d’années. Je ne me souvenais même plus de la façon dont elle était arrivée, ma joue demeurait engourdie par les années de silence, et la vieille entaille l’accompagnait, fidèle.

J’entendis trois coups à la porte. Je m’étais ruée dans la chambre, délaissant mon reflet. Je pris mon téléphone qui ferait l’affaire pour que nous puissions communiquer, dans le style Durarara, et je permis à l’inconnu d’entrer.
Rapidement, je lui tapais un « Excusez-moi, j’attends quelqu’un. Un professeur. » en anglais, évidemment, sèche. Mon air revêche allait surement faire partir l’étran-…gère. Mes yeux se plissèrent légèrement. Que venait faire cette fille ici, devant ma propre chambre ? Elle croyait qu’elle allait tomber sur un revenant ou quelque chose de paranormal à cause de ce chiffre maudit ? Je me disais que prendre cette chambre serait d’ailleurs la seule alternative pour être seule, pas des personnes stupides m’avaient en plus suivi. Les personnes de nos jours ne décèlent pas l’implicite des choses ! Enfin bon, tant qu’ils pouvaient me laisser tranquille, tout m’irait. Et sans lumière de préférence.

Dans un sens, l’apparence de cette fille était agréable. Elle était jolie, et si ma froideur me le permettait, j’aurais évidemment succombé sous son charme infini ! … enfin, peut-être que non, finalement. Je n’étais pas du genre « coup de foudre ». N’empêche…
« Quand allez-vous partir, donc ? » Je n’étais pas quelqu’un de gentil.
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Andrea Taylor

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MessageSujet: Re: "Yes sir, c'est la guerre."   "Yes sir, c'est la guerre." EmptyDim 23 Déc - 18:15

A peine j'avais retiré mon poing du bois que j'entendis des bruits de pas précipités. Eh bah, on est pressé de m'accueillir à ce que je vois... Je souriais légèrement en voyant la porte s'ouvrir presque à la volée. Un jeune fille est apparue, les lèvres étirées dans un sourire forcé qui retomba immédiatement. Elle m'invita silencieusement à entrer, chose que je trouvais légèrement étrange. Pas un son ne sortait de sa bouche, c'est à peine si je l'entendais respirer. Un fantôme. Chelou, quand même. Pourtant, j'entrais en refermant la porte derrière moi.

J'inspectais la fille du coin de l’œil, avant de me tourner franchement vers elle pour la regarder bien en face. Je n'avais pas envie qu'elle pense que je l'épiais, que je la jugeais. Parce que, avec ce physique, ça devait lui arriver tout le temps. J'avais déjà eu l'occasion de voir des albinos à Vancouver, quelques fois, mais ça restait un léger choc. Quoique celle-ci était très belle par rapport à ceux que j'avais pu voir. Frêle, son corps semblait être à deux doigts de se briser en mille morceau. Mais elle avait un très beau visage, une peau pâle presque translucide qui n'était pas dénué de charme... Et puis il y avait cette cicatrice. Sérieux, elle fait tigresse... J'adore ! Avec sa tignasse désordonnée, ça faisait un effet de folie ! Bon, après, les nœuds et tout, c'était pas mon trip, mais chacun ses gouts. Y'en a qui aime l'effet sauvageonne, moi je l'adore... A petite dose. Enfin. Par contre, elle était habillé très simplement, slim, t-shirt. Normal. Rien à signaler de ce côté là.

Je baissais mes yeux noirs sur ses doigts tapant à toute vitesse sur son téléphone. Elle devait avoir l'habitude. Une Geekette peut-être ? C'était pas forcément pour me déplaire, ça supposait qu'elle avait un bon doigté... Enfin, j'dis ça comme ça. C'est important, mine de rien. En tout cas, c'était pas super super poli vu qu'elle m'avait pas encore décrocher un mot. Son message était peut-être urgent, j'en sais rien du tout. Bah, peu importe.
Ce qui me surpris, c'est qu'elle me tendis l'appareil pour que je puisse voir ce qu'il y avait marqué. Je me penchais un peu pour voir l'écran lumineux ; le message disait quelque chose comme : « Excusez-moi, j’attends quelqu’un. Un professeur. ». Je lui lançais un regard intrigué. Euh, ouais, ok...C'est moi ? J'étais prise d'un léger doute, tout d'un coup. On ne lui avait pas prévenu de mon arrivée ? Ou peut-être qu'elle me prenait pour quelqu'un d'autre ? J'veux dire, p'tetre qu'on lui avait dit que c'était une femme, et qu'elle me prenait pour un homme ? Je sais pas.

J'ai gardé le silence quelques secondes pendant lesquels on s'est échangés plusieurs regards. Elle avait des yeux rouges, ce qui était plutôt sexy, surtout dans la pénombre. Ils étaient plissés, et elle semblait réfléchir. A quoi, ça j'en sais rien. Elle se remit à taper sur le petit clavier, alors j'attendais un peu pour lui répondre. Si ça se trouve, elle s'en était rendu compte.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour composer son message et me le montrer : « Quand allez-vous partir, donc ? ». L'albinos me regardait d'un air pincé, revèche. En gros, elle veut que je dégage vite fait. Bon. Autant vous dire que ça m'agaçais un peu. C'est que, ça me faisait pas franchement plaisir d'être là, mais si c'était pour avoir un accueil comme celui-ci... J'essayais de me raisonner un peu, en me disant qu'elle se trompait sur la personne et tout... Mais quand même.

Après un léger silence où je tripottais légèrement le col de ma chemise, je me retournais vers en essayant de parraitre la moins agacée possible. Je me mordais légèrement la lèvre avant de déclarer, doucement :

"Dans deux heures, quand nous aurons fini notre cour de français. On m'a demandé de t'aider."


Je regardais curieusement le téléphone qu'elle tenait encore dans ses mains, histoire de lui faire comprendre que je n'avais pas la moindre idée du pourquoi du comment. Et puis, je me suis dis qu'avec les gens, il fallait toujours être le plus explicite possible, alors je me grattais la joue avec le pouce en ajoutant :

"Et, c'est pour quoi faire, ça ?"

J'agrémentais ça d'un sourire poli. Cette fille avait pas l'air d'être quelqu'un de facile. A tout les coups, c'était une élève à problème, et c'était pour ça qu'on m'avait demander de l'aider. C'était une tactique souvent utilisé dans les camps pour jeunes délinquants. On l'avait expérimenter sur moi, et ça m'avait plutôt aider. Bon, ça avait pas "régler le problème de ma sexualité" comme l'avait demandé certaines de mes familles d'accueil, mais tout de même. On peut dire que ça m'avait apaisé. J'aurais peut-être l'occasion de faire de même avec celle-ci, quoique qu'elle m'eut l'air plutôt calme. Trop calme ?
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Hina Carlyke

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MessageSujet: Re: "Yes sir, c'est la guerre."   "Yes sir, c'est la guerre." EmptyDim 27 Jan - 6:52

« Dans deux heures, quand nous auront fini notre cours de français. »

Je me demandais si mon ouïe était devenue défaillante ou si j’avais changé d’univers. Le professeur m’avait certifiée que quelqu’un maitrisant parfaitement les capacités d’enseignement m’aiderait dans la matière. Ce que j’avais en face de moi n’était ni un professeur particulier, ni quoique ce soit. Juste une élève quelconque se travestissant. Certes pl… Il fallait que je me ressaisisse.

Plongée dans mes pensées, je ne pouvais savoir si je rougissais ou autre attitude plus préjudiciable encore. J’avais porté une main devant mes lèvres sans m’en rendre compte, et quand le voile de brume disparut et que mon esprit rebasculai dans la réalité, je me rendis compte de mon geste. Comment pouvait-on l’interpréter ? « Excusez-moi, pouvez-vous m’embrasser, j’ai les lèvres qui démangent » ? Ou encore, « votre sale face me dégoûte au point que je doive mettre une main devant ma bouche pour ne pas me vomir dessus » ? Ou peut-être bien « Je suis pensive, laissez-moi réfléchir à votre offre » ?
Des tonnes de variantes défilèrent dans mon esprit alors que ses lèvres prononçaient l’ultime phrase, celle que j’aurais aimée garder pour moi. Celle que j’aurais aimée ne pas avoir à dire. Dans mon cas, écrire.

« Et, c’est pour quoi, ça ? »

Ses yeux s’étaient posés sur mon téléphone où le dernier message était toujours affiché. Je me mordillai la lèvre inférieure, mon regard se troubla légèrement. Ce sujet n’était pas spécialement sensible, ni quoique ce soit. Même pas délicat à mon sens, mais je ne savais le formuler sans être crue. Déjà que je devais m’excuser pour ma phrase si peu douce lui intimant de s’en aller, alors…

« Je suis désolée de m’être méprise à votre sujet, je m’attendais à recevoir un véritable professeur, sans vouloir vous offenser. Et « ça », comme vous dites, est un moyen de communication comme un autre. Dites-vous que je suis dans l’incapacité de parler. »

Je levais légèrement les yeux. Je n’avais pas trouvé une raison que je pouvais juger de « potable ». Je trouvais ma phrase à la limite de la politesse. Je n’avais pas réussi à insuffler la part de gentillesse en moi. S’il y en avait bien une. Et même si c’était le cas, je n’étais pas sûre que ça s’appelle exactement comme ça… Ah, quelque chose me dérangeait. J’allais devoir passer deux heures avec une inconnue, gênée au possible, les yeux baissés sur une feuille de français à lui jeter quelques regards indiscrets pour voir si une quelconque forme de féminité avait marqué autre chose que son appartenance sexuelle et ses traits.

Quel programme ! Je partis prendre mon manuel de français, sceptique. Apprendre une langue était poussé, dans mon cas. Ou du moins à mon avis. Jamais je n’irai en France car ma peau ne l’aurait pas accepté. Déjà qu’il fallait que je barricade la chambre où j’étais réfugiée en quasi’ continuité… au moins, j’étais dispensée des éternels et ennuyeux exercices de prononciation. Etait-ce aussi complique que c’en avait l’air ? Ils avaient l’air si incapable à répéter pour la trente-septième fois la voyelle « u » ou faire tous les efforts du monde pour dire qu’« aujourd’hui, j’ai mangé une pomme ». Tout le monde sachant parler anglais, je ne voyais en rien l’utilité de pratiquer une autre langue. Surtout pour du beurre.

Je me moquais bien de l’anglais des français, de leurs « this is my uncle » ou encore paroles de chansons qu’ils ne peuvent même pas comprendre.
Malgré moi, je poussai un soupir excédé. Comment pouvait-on écouter une chanson sans vouloir savoir ce qu’elle signifiait ? Evidemment, il devait y avoir quelques exceptions… Comme celles qui sortaient de nos jours. Qui auraient voulu connaitre leur signification, à elles et leurs allusions lascives ?

Je me posai sur une chaise. Grâce du cygne, contraste avec ma chevelure.
J’avais toujours à marcher tête haute, et de m’envoler au-dessus des autres, être hautaine, me foutre du monde autour de moi. Le monde pour moi était une plage sur laquelle je m’étendais tout en long, attendant la caresse du soleil et que la mer me lèche les pieds. J’attendais que le vent vienne prendre forme humaine pour me susurrer qu’il allait coiffer mes cheveux. J’attendais que la lune me serve de hamac. J’attendais que les nuages soient un oreiller confortable. J’étais Impatience. Amertume. Désarroi. Et Morgue.

« Qu’allons-nous faire en premier ? De la grammaire, du vocabulaire ? La prononciation ne sera pas des simples. », tapais-je ensuite sur mon téléphone. « A moins que vous ne préfériez un test pour vérifier mes connaissances ? »

Je me demandais comment elle prenait mon « you » éternel. Je le voulais comme un vouvoiement poli, une phrase lisse et amputée d’émotion était mieux polie. Peut-être pensait-elle que c’était un badin « tu », plus qu’anodin vu que nos âges devaient être proches. Peut-être pensait-elle que j’étais une « caillera », pour être aussi mauvaise en français. Peut-être pensait-elle que je ne savais pas qu’elle était une fille ? Non, là, c’était poussé. J’en avais marre de me poser des questions, j’en avais marre de devoir rester avec quelqu’un. J’en avais marre d’être en face d’une personne étrangère à mon monde. J’attendais qu’elle aussi devienne un grain de sable qui se perdrait au milieu des autres, aussi empêtrée dans la foule. « J’aurais aussi bien pu me passer de toi », pourrais-je même dire.
Bien sûr, je ne le ferai pas. J’allais l’éblouir. Bien mieux qu’une brosse en étoiles. Bien mieux que les servantes de la Lune.


Geste nerveux. Je passe mon index et majeur sur ma cicatrice, mon pouls s’affole. A quoi pensé-je ? Incapable de faire quoique ce soit, il fallait juste que je m’enfonce trop profondément dans mes pensées pour ne plus répondre, laissée pour morte. Coquille vide sans âme.
Je clignai des yeux, comme si j’avais été dans l’obscurité trop longtemps et que la lumière venait me brûler la rétine.
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Andrea Taylor

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MessageSujet: Re: "Yes sir, c'est la guerre."   "Yes sir, c'est la guerre." EmptyJeu 31 Jan - 16:03

La jeune fille qui me faisait face sembla légèrement dérangé par ma question, ce qui, franchement, me laissa de marbre. Après tout, j'étais son professeur, c'était tout à fait normal que je tienne à savoir avec qui j'allais passé tant d'heure dans une si petite pièce. Par contre, son léger mordillement de lèvre me fit un tout autre effet. Il faut vraiment que les filles arrêtent de me faire ça... Est-ce qu'elle savait le potentiel séducteur qu'avait cette mimique ? Non parce ça n'allait pas le faire, si elle le faisait tout le temps. Manquait plus qu'elle se tienne de façon à faire ressortir ses formes, et qu'elle me lance un regard sauvage et là... C'est moi qui me transformerait en bête. Mon regard ne put s’empêcher de fureter jusqu'au lit, de le caresser du regard... J'essayais aussitôt de me reconcentrer. Le français d'abord, le sexe après. C'est bien la première fois que je dis ça.
Mon attention fut rapporter sur ses petits doigts qui s'activait comme de beaux diable pour composer un message. Assez long, d'ailleurs. Peut-être allait-elle m'expliquer le pourquoi du comment, qu'en sais-je ? Ceci dit, cela m'étonnait un peu. Quand j'avais abordé le sujet, elle n'avait pas semblait tellement apprécier. Elle ne me connaissait pas. Quelles raisons avait-elle pour braver sa nature farouche et se confier à moi ? Parce que oui, cette fille n'avait pas juste une chevelure libre. C'était son aura, sa façon d'être qui était sauvage. Tandis qu'elle levait les yeux vers moi, je baissais les miens. Oh god, quels yeux... Je fuyais un peu le eye-contact pour l'instant, car je devais assurer un tant soit peu mon rôle. Avant de la mettre dans mon lit. Hé hé, vous n'auriez pas dû me choisir moi, monsieur le professeur... Bref, ce message.

Simple, efficace, concis. J’emmagasinais toutes ses informations pour les garder bien à l'esprit, histoire de ne pas faire de gaffes. Première chose, elle était muette. Chose qui me sembla bizarre. Non pas que le handicap me gène mais... Etait-ce réellement utile de contraindre quelqu'un à étudier une langue alors qu'il ne pourra jamais la parler ? Je veux dire, si tu ne peux pas t'exprimer, alors connaitre une autre langue reste d'un intérêt mineur... Un dessin, ça fait pareil, quoi. Et puis, mémoriser toutes les subtilités du français sans jamais prononcé un mot, ça me semblait difficilement réalisable. Pour qui que ce soit. Enfin bon. Cela ne dépendait pas de moi, probablement pas d'elle non plus. Elle devait apprendre, et tant pis si c'était complètement débile. Vive l'éducation.
La seconde information, c'est quelle était froide. Genre, pire qu'un iceberg. Elle devait me voir comme une intruse, une gène. Parce qu'en plus de venir l'enquiquiner avec des cours, je ne correspondais pas du tout à ces attentes. Qui pourrait lui en tenir rigueur ? Une lesbienne de 17 ans comme prof, c'pas le rêve de tout le monde. Et puis, ça devait être assez rabaissant que quelqu'un de ton âge te fasse cour. Moi, je m'en fichais, mais si cette fille avait une once de fierté, ça ne devait pas lui faire du bien.

Sans dire un mot, ce que je savais désormais logique, elle se détourna de moi. Avec un certain empressement que je ne pouvais m’empêcher de relever. Peut-être était elle plus sensible que ce qu'elle ne laissait parraître. Ou peut-être que je la mettais mal à l'aise. Cela n'aurait pas était la première fois, entre nous. Bon, si c'était le cas, ça m'agacerait un peu. Mais bon. Ne pas tirer de conclusion hâtive. C'était puéril et inutile, or, je n'étais ni l'un, ni l'autre.

J'enfonçais les mains dans les poches de mon jeans en détaillant un peu la pièce. C'était sombre. Genre, vraiment très sombre. Comment on peut vivre là dedans ? C'est une vampire ou quoi ? Quoique, ça pourrait être sexy... Je chassais rapidement cette idée de ma tête, parce que, déjà, les suceurs de sang, ça n'existe pas. Deuxièmement... Le fantasme avait tendance à m'exciter, ce qui était une très mauvaise idée. Le français avant le sexe, nom de dieu...
Je repérais rapidement le bureau placé dans un coin de la salle avant de m'en approchais. C'était surement là qu'on allait étudier. Par contre, il faudrait probablement une lampe ou quelque chose. Parce qu'à moins qu'elle soit nyctalope, cette fille aurait du mal à faire ses exercices. Après, je ne pouvais l'obliger en rien.

Elle est revenu rapidement, avec son manuel de français entre le mains. Bon, ça, c'était franchement pas idiot. J'étais venu "en touriste", les mains dans les poches... Dans tout les sens de terme. C'était pas l'attitude la plus sérieuse, surtout venant d'une soi-disante prof. Je me grondais intérieurement en me disant que la prochaine fois, j'y songerais plus sérieusement. Peut-être lui emmenais des document originaux en français, que sais-je ? Enfin bref. J'avais même pas réfléchis à ce que j'allais lui faire faire, en fait. J'aurais bien commencer par un peu d'oral mais... ça me semblait pas mal compromis, là. Quoique. Je pourrais lui parler français, je suis sur que l'accent la ferait... Euh, ouais. Le français avant le sexe. Je sens que je vais devoir me le répéter souvent. Ou que je me trouve quelqu'un.
Sans me jeter un regard, elle s'est installée sur la chaise. Du coin de l'oeil, je ne pouvais m'empècher de reluquer un peu. Bah, j'allais pas fermer les yeux, non plus. Cette fille était d'une grâce surprenant. J'adore.
J'en profiter pour m'emparer du livre et commencer à le feuilleter, en silence. Bon. Son programme était super-simple, ça ne devrait pas être trop compliqué à lui faire comprendre et apprendre. C'était déjà ça. Si ça se trouve, je pourrais me faire payer en nature...?
L'écran du téléphone attira une nouvelle fois mon attention. Elle me demandait par quoi on allait commencer... Je ne pouvais décemment pas lui dire que je n'en n'avais pas la moindre idée. Elle doutait suffisamment de moi pour l'instant. Je continuais à feuilleter le bouquin pendant quelques secondes avant de le fermer assez brusquement et de m'assoir sur le bureau, histoire de lui faire un minimum face. Nous allions commencer par le commencement.

"Je voudrais que tu commences par te présenter. Par écrit, dans ton cas. Ca me permettra de voir un peu tes bases. Si tu pouvais utiliser des temps ou des structures un peu compliqué que tu connais, ça m'arrangerais. Après, je te parlerais en français, tu me dira ce que tu as compris. Après, en fonction de ce que tu aura fait, je te ferais faire des exercices. Ça te va ?"

J'avais dis ça en anglais, histoire de ne pas la perdre dès le début. Je la fixais encore quelques secondes, avant de caresser du regard sa cicatrice, qu'elle avait elle-même touchait quelques secondes plus tôt. Certains aurait sans-doute dit que ça la dévisageait, moi j'aimais bien. Ca correspondait au personnage, et ça la rendant encore plus attirante...
Je desserrais légèrement ma cravate puis passait la main dans mes cheveux. Nerveusement, malgré tout les efforts que je faisais pour le cacher. Il fait un peu chaud ici, non ? A cette réflexion, j'ajoutais, à voix haute cette fois :

"Oh, et utilise une feuille. Ce sera plus simple pour moi de te corriger.

A ces mots, je m'étirais un peu, faisant machinalement rouler mes muscles fins, puis me poser en arrière. Les deux prochaines heures allait être éprouvante pour ma libido, c'était sûr. Je retenais un soupire, et poser à nouveau mes yeux noirs sur la jeune fille qui me faisait face. D'ailleurs, je ne savais même pas encore son nom. Bah, ça va pas tarder.
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Hina Carlyke

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MessageSujet: Re: "Yes sir, c'est la guerre."   "Yes sir, c'est la guerre." EmptyJeu 31 Jan - 17:13

J’avais sorti une feuille, comme elle me l’avait proposé. Je ne savais pas si j’allais réussir à aligner des phrases ayant un sens ou même si je comprendrais un traitre mot qu’elle pourrait prononcer. Regard nerveux. Je saisis un stylo plume. On voyait que je l’avais déjà utilisé dans la journée par la trace d’encre noire sur la légère bosse de mon annulaire gauche.

Je commençai par la bête phrase qu’on écrivait toujours au début : « Je m’appelle Hina Carlyke. Je suis anglaise. Je suis seize ans. » Je fis une pause à ce moment précis. « Je suis seize ans »… Ca sonnait mal. Je barrai. « Je tiens seize ans. » Toujours aussi mauvaise. Deuxième rature. « Je (space) seize ans (sorry). » Ca faisait pas super professionnel tout ça. « Je suis une fille. » Sans blague ? J’en avais d’autre comme ça ? « Je tiens un chat toujours dans Angleterre. » Ma présentation craignait comme mes phrases. « Je n’aime pas les maths. » Ca n’avait rien à faire là, certes. « Can j’été petite, les otres de ma famie me trétaient de menstre parceque je suis albinaus. » Tant pis pour le sens.
Je haussai nonchalamment les épaules avant de reprendre avec mon écriture aussi facile à déchiffrer que des hiéroglyphes : « Je tiens toujours peur du noir, méme si je vys aveqc tout le jour. Le soleil me fait souffrir. » Cette dernière phrase, j’avais toujours su l’écrire. « Et je… »


Je déchirais la feuille, en pinçant les lèvres. Je repris mon téléphone après avoir marqué précipitamment « C’est vraiment très mauvais. Je ne peux pas. J’écris n’importe quoi et c’est frustrant. Je suis désolée mais je pense que je dois rapprendre les bases. Autant oublier cette évaluation écrite. Et la compréhension orale sera pire encore. Je risque de ne reconnaitre aucun mot… » pour lui tendre, les yeux baissés.

Je fis jouer les muscles de mes doigts en soufflant dans mon coin. J’aimais cette pénombre bien que j’en eusse peur aussi.
Comme la fierté des Carlyke brûlait dans mes veines, il fallut que je lève la tête pour poser un regard dédaigneux sur le tas de bouts de papier. J’en pris un au hasard : « Je m’appelle Hina Carlyke ».

Je ne m’étais pas présentée, elle non plus. Je tendis la main vers elle, alors. On aurait pu croire en premier lieu que j’allais glisser mes doigts le long de son bras, et si mes doigts l’avaient longé, ils ne le frôlèrent pas une seconde, ni moins. Le contact se fit quand ils se déposèrent aussi fragilement qu’un papillon, aussi légèrement qu’un pétale de fleur – ô, douceur émanant des tréfonds de mon être, d’où venais-tu à ce moment précis ?
Il y eut certes, la dureté du papier rugueux, il y eut aussi l’effleurement de mes ongles, mais le simple contact prima sûrement sur le reste, aussi facilement que dire bonjour.
Ils coulèrent jusqu’à sa paume, pour y déposer le message taché par mon écriture brouillonne. J’avais plongé mes iris rouges caractéristiques dans le noir infini qui se dressait devant moi. Un labyrinthe où l’on se perdait. Pour l’éternité.


Mes paupières tombèrent légèrement. Est-ce qu’elle ressentait quelque chose, un très fort besoin, celui de coller ses lèvres aux miennes ? Allez en enfer, stupides cours de français. Je ne pouvais pas rester en face d’une personne de la sorte sans vouloir la dévorer entière et consumer chaque parties de son être sous des baisers passionnés et…

Une pression légère, je refermai sa main sur le mot. Je saisis, pleine de délicatesse, son poignet pour la tirer vers moi. Cette fois, j’étais consentante. Cette fois je faisais le premier pas. Cette fois je lançais l’histoire.
Un sourire sauvage, plein de superbe se posa sur mes lèvres, juste avant qu’elles ne partent se balader sur la bouche de ma professeure.

Mes paupières se fermaient. Combien de fois avais-je embrassé dans ma vie ? Cela importait peu. L’une de mes arrières était une courtisane. Elle avait transmis son don à toutes celles qui avaient suivi. Dans les Sims on aurait dit « Baisers divins », et j’espérais bien qu’elle s’en souviendrait. Toute sa vie, ce serait bien. Peu de personnes pouvaient dire qu’ils avaient embrassé un albinos.
Mes lèvres s’entrouvrirent. Ma langue exploratrice et insolente fourmillait d’impatience. Après tout, elle n’avait pas l’habitude d’être utile. Mon piercing rentra donc lui aussi dans l’arène.
J’apprenais la forme de son palais, de sa mâchoire, du frein de sa langue. Déluge de sensations nouvelles. Ma main droite se permis de se promener sur une certaine nuque, heureuse de batifoler avec quelques mèches de cheveux alors que l’autre était tendue sur sa cuisse, se contractant plus encore lorsque je laissai ma langue divaguer, danser avec celle au nom inconnu.
Le baiser dû prendre fin. Mes paupières dévoilèrent mes yeux. Mon front se colla au sien pour que je puisse sentir son souffle sur mon visage, pour que nos cils s’entrelacent comme des amants, pour que nos lèvres soient si proches qu’il faille faire un réel effort pour taire certaines pulsions.

J’aurais adoré pouvoir parler à ce moment-là. Non pas pour m’excuser, sûrement pas. Seulement pour lui chuchoter mon identité à l’oreille. Pour lui faire comprendre que quoiqu’elle fasse, elle avait le feu vert. Que chaque baiser échangé nous étourdirait plus encore que le précédent. Soyons ivres l'une de l'autre.

Je jetai un regard en direction de mon lit. Qui serait dominante ? Je refusais catégoriquement d’être en-dessous et je la voyais mal se laisser faire elle aussi.
Je poussai un soupir léger. Ces détails n’avaient aucune importance, seul le résultat comptait. Alors mon visage tomba contre son épaule, ma main agrippa son haut. Ce n’était pas comme lui demander réellement. En même temps c’était explicite. Elle allait comprendre.

Quelque chose détruisait ma fierté. Sûrement cette envie, ce désir, et mon incompréhension. Pourquoi donc la voulais-je tant ? Et quand est-ce que son nom viendrait attiser davantage les flammes se transformant en papillons dans mon ventre ? Quand allait-elle taire ma question ?

Ma main qui ne tenait pas son haut fit la pression sur son poing où se cachait mon prénom
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